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Bonjour et Akwaba ! (qui veut dire Bienvenu, chez mes amis ivoiriens)
J’ai trois choses importantes à partager avec vous, avant d’entrer dans le vif du sujet :
Cette newsletter est la 3e ! A ce stade, la communauté Demleen compte exactement 84 abonnés. Le prochain défi : atteindre les 100 abonnés d’ici 7 jours ! Aidez-moi à atteindre notre objectif en partageant cette newsletter 😉.
Vous connaissez mon podcast ? J’ai crée le podcast Africa’s investor call parce qu’on a tous déjà eu des conversations frustrantes sur de développement du continent. Parce que développement rime avec investissement, il est nécessaire de parler plus souvent de ce sujet : plus que des challenges, il faut parler des solutions, des chiffres et des tendances, des projets et des opportunités qui existent et des innovations en cours. Je parle de tout ça avec des spécialistes de l’investissement vers le continent qui permettent de décoder ce sujet qui est très peu abordé au quotidien. L’ épisode de cette semaine ? Une conversation très détaillée sur les fonds d’investissements africains et leur bilan de 2021, une année record. On parle aussi des attentes pour 2022 et de la croissance prévue de ce secteur… because Africa is on the map ! Découvrez l’épisode en exclusivité par içi (aussi disponible sur votre plateforme préférée)
Et enfin, partagez, partagez, partagez cette newsletter. C’est le moyen le plus simple de faire grandir la communauté. L’historique des newsletters est sur le site demleen.com/blog (le 3e point est étrangement très proche du premier point 😊)
Pour cette 3e newsletter, trois sujets au programme
Le 101 : le Franc CFA
La trend : Les grands emprunts obligataires servant le développement durable
Le spotlight : Impacter l’Afrique aussi simple qu’une recherche internet
Le 101 - Le Franc CFA
Avant de partir pour l’ Afrique francophone, il y a 3 choses à ne pas oublier : le vaccin contre la fièvre jaune, les comprimés de Malarone ou Lariam (selon les préférences ou plutôt le niveau de résistance aux effets secondaires…) et les francs CFA….
Sur le territoire, le taux de bancarisation est encore bas, le cash est donc littéralement roi. Les billets utilisés aujourd’hui, ne seront peut-être plus les mêmes, demain…
Zoom sur le franc CFA
Côté histoire,
Entré en vigueur en 1945 sous la colonisation, au sortir de la guerre, le “Franc des Colonies Françaises d'Afrique“ ou franc CFA était égal à 1,7 Franc français.
Depuis sa valeur a changé mais est toujours restée fixée à la monnaie en circulation en France (Franc français puis l’Euro), contrairement à d’autres monnaies qui sont dites “flottantes”.
Cette valeur fixe est garantie par l’Etat français avec la condition pour les pays africains concernés (via leurs Banques Centrales) de déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor Public français sur un compte rémunéré.
Le rôle premier des réserves de change pour un pays ? Maintenir la confiance envers le pays en question et démontrer la capacité à absorber un choc économique.
Côté géographie, en Afrique sub-saharienne, il y’a deux francs CFA qui circulent deux zones économiques sous régionales distinctes: l’Union économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) et la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC: Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad).
1 franc CFA UEMOA = 1 franc CFA CEMAC
Aujourd’hui, 1 euro = 655,96 F CFA, on appelle cela la parité fixe
Côté évolution :
Le nom a plusieurs fois changé pour s’appeler aujourd’hui le Franc de la “Communauté financière africaine” (en UEMOA) et de la “Coopération financière en Afrique” (en CEMAC)
Dévalué en 1994 sur décision française et sous pression du FMI, le franc CFA a perdu 50% de sa valeur du jour au lendemain, impactant considérablement le pouvoir d’achat de nombreux ménages africains.
Avec cet évènement, surgit la question de l’ingérence et la souveraineté autour de cette monnaie car après tout la politique monétaire revient normalement aux banques centrales….
Le futur :
Cette obligation de réserves auprès du Trésor Français pour garantir la "convertibilité” de la monnaie alimentait également le débat…jusqu’à très récemment. En 2019, un accord signe la fin progressive de cette exigence : un rapatriement de 5 milliards d’euros a été effectué, à ce titre, vers la BCEAO en 2020.
Dans le même temps, un projet de changement du franc CFA de l’UEMOA a été annoncé. Il serait remplacé par l’Eco, une monnaie gérée de manière indépendante - dont la valeur serait fixée sur un panier de monnaies différentes et non plus l’Euro seul. A savoir : le calendrier de la mise en place de l’Eco a été repoussé à plusieurs reprises (COVID, désaccord entre les pays…)
Le nom de la monnaie d’un pays (ou ici une zone) peut changer… mais pour un investisseur, l’aspect le plus important réside dans la stabilité de cette monnaie : quel niveau de confiance accorder à cette monnaie ? Quelle est la crédibilité et l’efficacité de la banque centrale ? Comment utilise-t’elle sa politique monétaire pour lutter efficacement contre l’inflation ?
Et l’inflation est LE sujet du moment.
L’inflation fait peur car maitriser son évolution est compliqué.
Trop ou trop peu d’inflation et c’est toute une économie qui ralentit avec un effet direct sur les investissements. C’est donc la mission de la banque centrale de fournir une politique afin de contrôler au mieux le niveau d’inflation (ex: la BCE a pour objectif de la maintenir sur un cap de 2%). Elle dispose d’ailleurs de plusieurs outils pour le faire, ex : remonter les taux dits “directeurs” et resserrer les conditions d’accès au crédit, dévaluer sa monnaie…
En parlant avec un bon nombre d’investisseurs privés vers le continent, il est clair qu’ils voient la parité du franc CFA comme un outil important de la maîtrise du risque de change, et de fait, un avantage comparatif par rapport à d’autres zones du continent.
Pendant que le débat fait rage entre pro et anti-franc CFA
La plupart des autres pays africains, hors zone CFA, ont leur propre monnaie qui peut fluctuer énormément. C’est le cas du Nigéria qui fait face à une constante dépréciation de sa monnaie depuis des décennies (conséquence d’une balance commerciale fortement négative), mais qui rassemble pourtant la plus grande partie des investissements privés directs faits en 2021 !
J’ai eu le plaisir de faire le point sur les fonds d’investissements qui parient sur l’ Afrique avec Nadia Kouassi Coulibaly, Responsable de la recherche au sein de l’AVCA (Africain Venture Capital Association) , basée à Londres, sur le dernier épisode du podcast Africa’s Investor Call.
La trend
Les obligations vertes, sociales, climat… qu’il y a t-il derrière?
Par le passé, j’ai eu aussi le grand plaisir de travailler à la structuration de plusieurs green bonds ou obligations vertes. Elles financent des projets très précis prenant en compte la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique.
Par ex: un spécialiste immobilier peut donc envisager un emprunt “vert” afin de financer la construction d’un bâtiment dont les normes sont conformes à des objectifs d’isolation thermique, d’optimisation des ressources etc… Ce qui lui permet d’emprunter auprès d’investisseurs à la recherche d’impact.
Le marché mondial de ces grands emprunts, en plein boom, a été multiplié par 300 entre 2007 et 2019. Alors que l’Afrique présente énormément de défis par rapport aux défis environnementaux et sociaux, le continent ne constitue que 0.4% du marché en 2019 avec 2 milliards de dollars, quand l’Amérique Latine en faisait 7 milliards à la même période.
Parce que le besoin existe et l’interêt des investisseurs internationaux pour financer ces emprunts est massif, le financement des obligations vertes ou plus largement les outils financiers “durables” est une piste plus que sérieuse pour financer les projets à impacts africains.
C’est le pari qu’a fait le Bénin, premier pays africain à émettre un financement “durable” sur les marchés financiers en juillet 2021 afin de s’attaquer aux défis autour de l’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins médicaux.
Le spotlight sur…. Mayyan.org
C’est le post que j’ai écrit sur Linkedin pour présenter Moussa Touré et son idée de moteur de recherche à impact. (l’épisode avec Moussa à retrouver ici)
Le point sur ces nouveaux moteurs de recherche
Les moteurs de recherche à impact environnemental
Selon l’ Agence de la transition écologique français, l’ ADEME:
Le numérique est responsable de 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la forte augmentation des usages laisse présager un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025.
Ainsi, l’offre de moteur de recherche à impact s’est rendue plus verte avec les moteurs tels que YouCare, Lilo, Ecogine et Ecosia, qui calcule d’ailleurs :
En se basant sur une moyenne de 100 recherches sur un moteur de recherche comme Google, 25 grammes de CO2 sont produits. Un chiffre énorme quand on sait qu’il y a plus 3,5 milliards de recherche quotidienne sur Google (…)
A noter qu’on estime que Google traite 80 000 requêtes par seconde….
Pour continuer sur le sujet de l’impact et comment à l’échelle de chacun il est possible d’impacter positivement sa communauté, Moussa Touré a rendu cette volonté possible et applicable à l’Afrique.
Premier moteur de recherche à impacter le continent
Dans l’épisode du podcast, Moussa en parle de manière plus détaillée. Tout le monde peut utiliser Mayyan, notamment les personnes vivant sur le continent.
Utiliser le moteur, et contribuer de manière active à financer l’association locale qui déroule un projet qui tient à cœur, c’est l’ambition de Mayyan.
Le marché continue d’être dominé par Google, acteur incontournable pour les annonceurs, mais de plus en plus intéressés par le continent africain, ces mêmes annonceurs parient sur les outils plus ciblés pour atteindre de potentiels nouveaux marchés.
A ce jour, Mayyan est unique avec cette proposition de valeur et sa stratégie basée sur du financement via des actifs numériques (ou tokens) place la startup dans la nouvelle ère du numérique.
Vous recherchez sur internet un nom, une date historique, un restaurant, une destination de vacances, votre futur job…vous pouvez choisir de le faire ET d’impacter en même temps en choisissant votre moteur de recherche.
Vous voulez en savoir plus ? Voici le podcast…. https://podcast.ausha.co/africa-s-investor-call/moussa-toure-fondateur-de-mayyan-le-moteur-de-recherche-impactant-l-afrique
A très vite,
Eryomi